Étudiants : ouvrons-leur l’avenir !

Précarité, suicides, isolement, abandon des études par près d’un(e) étudiant(e) sur six selon un rapport parlementaire, les étudiant(e)s sont en train de payer cher les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Il est urgent pour le gouvernement de prendre conscience de leur détresse.

Au lendemain des annonces du Premier Ministre, les représentants des étudiant(e)s n’ont obtenu aucun assouplissement des décisions gouvernementales. 2,7 millions d’étudiant(e)s sont aujourd’hui dans une situation psychologique, matérielle et financière dramatique. Alors qu’ils font partie des populations les moins touchées par l’épidémie, les étudiant(e)s sont en permanence pointés du doigt pour leur supposée « inconséquence ». Inconséquence ? Non. Insouciance, peut-être parce que l’insouciance est une des essences de la jeunesse.

Devant l’Assemblée nationale, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, interpellée par les députés n’a eu d’autre réponse que : « Nous sommes conscients de la situation des étudiants, mais nous savons qu’ils ont une vitalité exceptionnelle » proposant de doubler le nombre de psychologues, reléguant leur détresse au rang de pathologie. En d’autres termes, débrouillez-vous !

Le ministre de l’économie Bruno Le Maire, dont je ne peux que saluer les dispositions à destination des entreprises françaises, s’est fermement opposé au versement du RSA pour les 18-25 ans, sous prétexte que « ce que veulent les jeunes, ce n’est pas le RSA, mais du travail ».

Ils veulent du travail. Et pour cela, ils consentent comme tous les étudiants à de grands sacrifices, font preuve d’une vitalité exceptionnelle et d’un désir de réussite que notre pays se devrait de féliciter plutôt que de les abandonner. Mais en l’absence de travail, les grandes idéologies politiques ne les aident pas à affronter les réalités quotidiennes : la solitude, la précarité, et plus encore l’absence d’avenir.

L’histoire nous a montré qu’en temps de guerre, la nation ne survit pas par la trêve mais par le combat.

La ministre du travail Élisabeth Borne qui s’était engagée à soutenir financièrement, dès novembre 2020, 450 000 travailleurs précaires, justifie aujourd’hui un retard de trois mois par « une mise en place informatique ». Comment peut-on décemment expliquer à des personnes sans ressources que leur survie dépend d’une « mise en place informatique » quand, lors de son discours, Bruno Le Maire détaille des dépenses se comptant en milliards au profit des entreprises, ou que le Président de la République annonce fièrement que le One planet Summit est parvenu à réunir 14 milliards de dollars pour la création d’une grande barrière verte – indispensable dans le contexte environnemental actuel – dans le Sahel. N’y a-t-il pas un défaut de décence outre un véritable problème de timing ?

Comment comprendre que la stratégie vaccinale du gouvernement repose avant tout sur la vaccination des résidents d’EHPAD et des personnes de plus de 75 ans – par définition retirées de la vie active, et obligées à moins d’interactions, quand il faudrait au contraire accélérer la protection des plus jeunes et leur permettre de reprendre le fil de leur vie, et de leurs études ?Je ne peux que saluer les décisions prises pour soutenir les entreprises et les salariés.

Mais je ne peux que dénoncer les mesurettes à destination des étudiants qui ne sont qu’interdictions et injonctions, sans aucune prise en compte de leur situation.

J’en appelle aujourd’hui à la responsabilité du gouvernement : il faut agir ! Maintenant ! « Quoi qu’il en coûte ! »

Il faut mettre en place des mesures exceptionnelles de soutien à nos jeunes. Renforcer les mesures sanitaires. Dans les lycées où les élèves de Terminale auront à passer les premières épreuves du BAC en mars. Dans les universités afin de leur permettre à tous de reprendre les cours.Mettre en place les moyens nécessaires pour chaque étudiant et ne pas se contenter de demi-mesures.

Il est de notre devoir et de notre responsabilité de les accompagner, de les soutenir matériellement et financièrement par des décisions à la hauteur de la situation exceptionnelle qu’affronte notre pays.

Nous aurons à répondre pendant décennies à la détresse de ceux que le gouvernement entraîne dans une stratégie contestée, qui ne tient compte ni du dialogue, ni du débat démocratique. Chaque avenir détruit par des décisions jacobines sera imputé à ceux qui se soustraient de la réalité.

Il est pressant de prendre conscience de l’urgence de la situation. Il est urgent de prendre conscience que ceux que nous sacrifions sont l’avenir de notre pays. C’est la recherche de demain, l’avenir de la compétitivité, l’avenir de l’excellence française.

Le Général de Gaulle disait : « La fin de l’espoir est le commencement de la mort ». Dans une situation de crise comme aujourd’hui, un gouvernement responsable se doit de s’affranchir des échéances électorales et de son avenir politique pour guider le pays dans l’espoir et prendre enfin conscience qu’il prépare, aujourd’hui, la France de demain.

 

 

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