L’année qui vient de s’écouler s’achève comme elle a débuté, dans la fureur des balles meurtrières. La terreur distillée par les attentats qui ont frappé des dizaines de familles s’est répercutée jusque dans les urnes puisque aux très récentes élections régionales, nombre de nos compatriotes ont fait le choix des extrêmes, de l’exclusion, du rejet de l’autre.
En tant qu’élu de la Nation, ceci doit nous faire réfléchir. L’identité nationale, thème hélas dévoyé par le parti de Marine le Pen, s’est teintée de haine, transformant la fierté légitime d’habiter notre pays, le pays des Lumières et de l’invention de la liberté, en une fierté nationale nauséabonde, érigée comme une frontière contre l’autre. En rejetant l’étranger, celui qui est différent de nous, les partis extrêmes ont au fond le même rêve que les idéologues extrémistes : éradiquer de l’humanité son altérité, bâtir des nations de clones d’où la réflexion est absente. En tant qu’élu de la Nation, je souhaite donc que cette année qui s’ouvre soit celle d’une politique dont l’action trouvera ses racines dans la réflexion sur l’identité et non plus dans un réflexe identitaire. Une action qui envisagera l’autre non plus uniquement comme un potentiel danger, mais comme un prochain dont l’altérité est une source d’enrichissement. Aux Dijonnaises et aux Dijonnais, aux habitants de notre département, et au-delà, à tous nos compatriotes, je présente mes vœux les plus chers de bonne santé et par les mots magnifiques de la poétesse Andrée Chédid je forme pour 2016 le plus beau des desseins : « enraciner l’espérance dans le terreau du cœur ». Alain HOUPERT |