Mes vœux pour 2016

logo_communiquesL’année qui vient de s’écouler s’achève comme elle a débuté, dans la fureur des balles meurtrières. La terreur distillée par les attentats qui ont frappé des dizaines de familles s’est répercutée jusque dans les urnes puisque aux très récentes élections régionales, nombre de nos compatriotes ont fait le choix des extrêmes, de l’exclusion, du rejet de l’autre.

En tant qu’élu de la Nation, ceci doit nous faire réfléchir.
Par ce vote, les Français nous ont montré leur défiance envers les partis traditionnels. Ils nous ont exprimé leur sentiment d’insécurité et sanctionné ce qu’ils estiment être l’impuissance des politiques au pouvoir.

L’identité nationale, thème hélas dévoyé par le parti de Marine le Pen, s’est teintée de haine, transformant la fierté légitime d’habiter notre pays, le pays des Lumières et de l’invention de la liberté, en une fierté nationale nauséabonde, érigée comme une frontière contre l’autre. En rejetant l’étranger, celui qui est différent de nous, les partis extrêmes ont au fond le même rêve que les idéologues extrémistes : éradiquer de l’humanité son altérité, bâtir des nations de clones d’où la réflexion est absente.
Or en offrant comme réponse aux barbares une politique de slogans, dont les mots vides servent de paravent à la sidération et à l’impuissance, nous faisons le jeu des extrêmes comme des extrémistes.

En tant qu’élu de la Nation, je souhaite donc que cette année qui s’ouvre soit celle d’une politique dont l’action trouvera ses racines dans la réflexion sur l’identité et non plus dans un réflexe identitaire. Une action qui envisagera l’autre non plus uniquement comme un potentiel danger, mais comme un prochain dont l’altérité est une source d’enrichissement.
Racines : ce mot revient souvent dans mes propos, tant je suis fier de mes attaches et conscient que l’enracinement, l’histoire et la mémoire du terroir sont une part indélébile de chacun d’entre nous. C’est là ma définition de l’identité, qui trouve ici son expression la plus simple et la plus noble, préalable aux aspirations les plus hautes de chaque être humain. Sans ses racines profondes, l’arbre pourrait-il lever sa ramure vers le ciel ?
Oui, voilà l’identité que je revendique, celle qui donne à chacun de nous la puissance d’exister, de reconnaître l’étranger comme un frère, de répondre à la haine par le lien et le désir de paix.

Aux Dijonnaises et aux Dijonnais, aux habitants de notre département, et au-delà, à tous nos compatriotes, je présente mes vœux les plus chers de bonne santé et par les mots magnifiques de la poétesse Andrée Chédid je forme pour 2016 le plus beau des desseins : « enraciner l’espérance dans le terreau du cœur ».
Bonne année à tous

Alain HOUPERT
Sénateur de la Côte-d’Or

 

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