Parrainages : Oui à l’anonymat ! Tribune De Alain HOUPERT et Gilles PLATRET

Nous sommes Républicains.

C’est à la fois le nom de notre famille politique, mais aussi notre profonde conviction.

Être Républicain, c’est porter des combats ; le combat de la souveraineté nationale rétablie par le Général de Gaulle à l’issue de la Seconde Guerre mondiale ; le combat d’une démocratie pleine et entière, portée par la Ve République ; le combat d’une expression populaire symbolisée par le suffrage universel direct instauré par référendum en 1962 pour l’élection présidentielle.

Être Républicain, c’est incarner une volonté et une vision populaires, dans la légitimité de nos mandats.

Dans trois mois, cette volonté populaire s’exprimera lors des élections présidentielles. Après cinq ans d’un mandat marquée par le chaos, la fracture et la déshumanisation, la confiance entre les Français et les représentants politiques mérite plus que jamais d’être restaurée. Ce renouveau n’est pas aisé et il ne peut passer que par l’écoute et le respect de nos concitoyens. Toute entrave à ce libre choix serait à juste titre perçue comme une défiance vis-à-vis du peuple.

Or, aujourd’hui, la voix du peuple est régie par un système de parrainage des candidats à l’élection présidentielle qui ne peut qu’instiller le doute. Sans doute, le système actuel a-t-il été institué pour éviter des candidatures fantaisistes, mais il a été considérablement durci en 1976 (100 parrains en 1962, 500 depuis 1976) et même transformé en 2016 (publicité des noms des élus parrainant un candidat).

Au nom de quoi, la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, créditée de moins de 5 % des intentions de vote, peut-elle par exemple déclarer que les candidats qui n’obtiennent pas leurs signatures ne méritent pas d’être plébiscités par le peuple ? Au nom de quoi des candidats rejetés d’emblée par une bien-pensance qui se défait des sujets sensibles comme la sécurité et l’identité – qui comptent pourtant parmi les préoccupations majeures des Français – pourraient-ils être empêchés de se présenter au suffrage du peuple, dès lors qu’ils ne menacent en rien les institutions de notre pays et alors qu’ils sont soutenus par des millions de Français ?

La voix du peuple, comme la décision politique n’a pas à être guidée, elle doit être convaincue. Il ne s’agit pas pour une minorité de candidats d’imposer le suffrage, mais pour tous les candidats de convaincre de leur capacité à diriger le pays et proposer aux Français un projet politique d’avenir dans le respect des valeurs fondamentales de notre République.

Or, qui peut douter que des pressions peuvent être exercées sur les potentiels parrains, mettant en balance le soutien de l’État ou d’autres collectivités (subventions, aboutissement des projets, soutien électoral…) ? Car si le soutien de l’élu est rendu public, les pressions qu’il subit, elles, ne le seront jamais. Il n’est donc pas tolérable que l’intérêt public soit ainsi pris en otage.

Il est par conséquent urgent, si nous voulons rétablir la confiance des Français, lutter contre l’abstention et revenir à une vraie souveraineté, de laisser enfin le choix aux électeurs et d’appeler à un anonymat des parrainages ou à une modification du modèle de validation des candidats aux élections présidentielles.

Nous sommes Républicains.

Nous sommes démocrates.

Nous sommes Français.

En France, c’est au peuple et à lui seul que doit revenir la charge éminente de choisir ses représentants.

Alain Houpert, Sénateur de la Côte-d’Or

Gilles Platret, Maire de Chalon-sur-Saône, Conseiller régional de Bourgogne et Franche-Comté

 

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