Du quoi qu’il en coûte au coûte que coûte : 15 propositions pour une sortie de crise

Du quoi qu’il en coûte au coûte que coûte

Les annonces du Président de la République marquent un pas : c’est un retour d’un an en arrière qui s’explique par une compréhension déviante de la crise du COVID-19 : puisque le virus contamine l’humain et que la stratégie vaccinale, fondée sur une absence de stratégie ne peut combattre le virus, alors combattons l’humain. En médecine, cette attitude s’apparente à de l’abandon.

C’est surtout le résultat d’un exécutif outrepasse son rôle : maintenir les fondements de la démocratie, de la liberté et de la dignité humaine.

Les Françaises et les Français sont aujourd’hui pris dans un étau sans aucune échappatoire : interdiction de circuler, interdiction de travailler dans des conditions normales, interdiction pour les étudiants de préparer leur avenir et celui de notre pays, interdiction pour le monde culturel de se faire le passeur, le créateur et l’acteur de ce qui fait l’une des grandeurs de notre pays : la culture. Plus qu’une restriction des libertés, c’est une interdiction générale organisée du droit à survivre.

Il apparait clairement, et le Président de la République l’a dit : il ne s’agit pas tant de lutter contre l’épidémie que de faire face à un appauvrissement des services hospitaliers, mais surtout à un manque d’anticipation insupportable du gouvernement et une lenteur des décisions qui met en lumière la dérive technocratique de la République.

Le 27 août dernier, Olivier Veran promettait 12000 lits. Le Président de la République annonce fièrement Mercredi 31 mars l’ouverture de 10 000 lits. Il aura fallu sept mois pour que la volonté soit suivie de la décision, qui plus est, au rabais. Décision à laquelle même les médecins ne croient pas.

Pendant ces sept mois, ce sont des milliers de morts du COVID-19 mais aussi des millions de Français condamnés à une paupérisation dramatique. On ne compte plus le nombre de suicides suite à des faillites financières ou la profondeur de la détresse morale qui touche jusqu’à nos enfants. Nos étudiants qui sont la France de demain, relégués au rang de mendiants, un tiers se sont dit prêt à abandonner études. Sans compter les situations dramatiques des personnes âgées en EHPAD, isolées et enfermés dans la solitude.

Voilà ce que le Président de la République considère comme une stratégie dont il ne cesse de se féliciter.

Comment confier les clefs d’un pays à des femmes et des hommes prêts à sacrifier ce qui fait la France pour protéger leurs manquements : suppression des libertés individuelles, gestion incohérente, interdiction de certains commerces, mépris du parlementarisme et de la représentation nationale au profit de décisions prises dans la noirceur de cabinets obscurs. Prétendre diriger une nation demande avant tout d’en garantir les fondements en toutes circonstances : c’est ce qui différencie l’Homme d’Etat du gestionnaire. Diriger la France c’est être attentif à tous les citoyens français, entendre et prendre en considération les dommages collatéraux et savoir y répondre avec mesure.

Depuis un an, nous assistons à une montée inexorable de la détresse humaine qui, peu à peu se transforme en colère. Une colère dangereuse qui pourrait mener à la violence et offrir à l’’exécutif l’alibi parfait d’une répression encore plus liberticide. La représentation parlementaire, les oppositions sont sans cesse sermonnées comme des sales gosses par des ministres qui ont perdu toute humilité, tout sens de la politique au sens propre du terme – la gestion de la cité, allant parfois même jusqu’à l’outrance, oubliant que les parlementaires peuvent eux se prévaloir de représenter les citoyens et d’en être les porte-voix.

Aujourd’hui, le plan de sortie de crise consiste pour l’exécutif à resserrer la vis, contraindre encore une fois les Français à payer le prix d’un hôpital public sacrifié à la rentabilité financière ; sans cesser, avec cynisme, de les féliciter à chaque intervention médiatique après les avoir combattus.

Pour le gouvernement, sortir de la crise, c’est éradiquer le virus. Peu importent les conséquences présentes et à venir : le bilan de cette mandature devra se résumer à cela.

Pour les élus que nous sommes, c’est une vision étriquée d’une réelle sortie. Une bataille ne se gagne pas quand l’ennemi est à terre, mais quand, de plus, le chef a su préserver la vie de ses hommes

 

Pour éviter une victoire à la Pyrrhus, voici donc 15 propositions immédiates pour une sortie de crise :

SORTIR

  • La réouverture des terrasses des cafés et restaurants avec une distanciation des tables de deux mètres, le port du masque sauf en station assise, l’interdiction d’accéder aux locaux (paiement en terrasse) : 5 études américaines ont démontré que moins de 10 % des contaminations intervenaient en extérieur et que ces contamination étaient dûes la plupart du temps à l’absence de gestes barrière.
  • La réouverture des lieux culturels : théâtre avec une rangée sur deux, un espacement de trois sièges. La prise de température aux entrées. Le maintien des gestes barrière. Musées : limitation des jauges à 1 personne pour 5m2.

RÉPARTIR

  • Levée du couvre-feu dans les territoires ruraux et les communes de moins de 3500 habitants permettant aux habitants d’organiser leurs déplacements domicile-travail et d’effectuer les actes de la vie quotidienne en toute sécurité (achats, loisirs…) en répartissant les déplacements sur un laps de temps plus important.
  • Autoriser l’ouverture tardive des commerces alimentaires jusqu’à 22H afin de répartir les flux de clients, notamment les ruraux, éloignés de fait de l’offre commerciale.

CONSTRUIRE L’AVENIR

  • La réouverture de tous les petits commerces en limitant la jauge à quatre clients pour les boutiques inférieures à 100M2 et à 1 client pour 10m2 au-delà avec maintien des gestes barrière. Le virus n’est pas moins dangereux dans une boulangerie ou une librairie que chez un marchand de chaussures.
  • Instaurer une alternance d’un jour sur deux pour les étudiants des université et des lycées par demi-jauge afin d’assurer une continuité de l’enseignement de d’assurer l’égalité des chances.

PREVENIR

  • Arrêter le tout vaccinal, exiger une transparence totale sur les vaccins et des études indépendantes des laboratoires pour ne pas alimenter un scandale sanitaire à retardement. Les vaccins dont certains montrent des risques que je dénonce depuis des mois ne sont pas des vaccins mais des prototypes évalués par les laboratoires. La question qui se pose est celle de l’honnêteté scientifique.
  • Etablir un plan européen de lutte contre les épidémies en renforçant notamment le financement de la Recherche mais aussi la souveraineté de chaque pays à disposer d’un droit de recherche

SOIGNER

  • Libérer la prescription médicale : nous ne pouvons faire reposer la sortie de crise que sur les seuls vaccins dont on ignore encore la fiabilité à long terme. Les traitements doivent être recherchés et développés. Chaque espoir doit-être étudié. Les médecins sont, par définition dans cette conquête permanente du meilleur traitement. C’est même, dans notre métier, un devoir. Or, depuis un an, nous sommes soumis à des interdictions administratives édictées sans aucune base scientifique, remettant en cause notre Serment d’Hippocrate.
  • Investir massivement dans la Recherche. Nous avons raté le coche des vaccins. Nous devons réussir celui du traitement. Le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), adopté en Novembre 2020 prévoit une augmentation de 500 millions d’euros par an. Insuffisant pour assurer l’excellence française en matière de recherche, mais laisse surtout une addition aux gouvernements prochains qui héritent en prime d’une dette abyssale, fruit d’un « quoi qu’il en coûte » à défaut d’avoir cherché d’autres solutions responsables.
  • Libérer les brevets des vaccins afin de permettre à toutes les compétences à travers le monde de protéger les populations.

REORGANISER

  • Réorganiser l’organigramme de décision au sein du ministère de la Santé qui compte aujourd’hui 17 agences et directions différentes chargées d’organiser la stratégie vaccinale. C’est la principale cause de l’échec et du retard de cette stratégie qualifiée d’Intolérable par l’Organisation Mondiale de la Santé. Un retard de 6 mois sur de nombreux pays et de quatre semaines sur nos voisins britanniques. Cette crise aura démontré l’incapacité de la technocratie à s’adapter à des situations d’urgence. Le protocole, que le Président ambitionnait d’alléger en 2017 s’est alourdi jusqu’à l’asphyxie de la décision politique envoyée aux instances européennes.
  • Affirmer l’obligation de la décision parlementaire même dans les situations d’urgence. L’Etat d’urgence ne doit pas altérer les pouvoirs du parlement. Il n’est pas tolérable que les parlementaires que nous sommes ne soyons consultés qu’au lendemain des décisions annoncées par l’exécutif. Pour cela, l’Etat d’Urgence doit réfléchir à un process législatif adopté à la situation qui garanti la pleine et entière légitimité du parlement.
  • Redonner aux maires et aux élus de la République, la liberté et la responsabilité d’une application des politiques publiques territorialisées. Si la loi doit rester la même pour tous, l’application de cette loi doit reposer sur les spécificités des territoires que seuls les maires sont à même de connaître. Une véritable concertation entre l’Etat est les élus locaux est donc indispensable à chaque prise de décision importante dans l’acte quotidien du citoyen. Elle permettra de renforcer le rôle de l’Etat, de légitimer les décisions et d’accéder à une réelle acceptabilité des citoyens.
  • Revoir l’organisation de l’Hôpital public en diminuant la part de l’administratif et du financier (35 % des dépenses à ce jour) au profit du soin. Confier la direction de l’Hôpital aux médecins pour rétablir un hôpital juste et au service de tous.

Au-delà de la pandémie de COVID 19, la France souffre de son organisation, d’un manque cruel d’écoute et d’attention de la part d’un pouvoir centralisé. Ce n’est pas une posture politique que de le dire, c’est relayer le sentiment des citoyens qui sont les garants et les bâtisseurs de notre grande démocratie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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