Aujourd’hui est un triste jour

logo_communiquesBA 102, It’s a sad day,
Aujourd’hui est un triste jour : celui de la dissolution de la BA 102 associée au nom fameux de Guynemer. J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer toute ma tristesse et mon indignation lorsqu’en 2014 la nouvelle de la disparition programmée de la plus ancienne base de chasse de France a été rendue publique. Une décision prise alors que François Rebsamen était ministre du Travail, et officiellement annoncée alors qu’il venait de rendre son tablier.

Son silence assourdissant alors qu’il venait d’être réinvesti comme président du Grand Dijon n’a dès lors jamais été rompu. Ce mutisme était-il le prix à payer pour occuper pendant quelques mois (et avant que le poste ne devienne trop brûlant, n’est-ce pas madame El Khomri !), le siège de ministre ? Il est à craindre que cette question reste sans réponse… mais aujourd’hui, j’aimerais cependant rappeler quelques légitimes interrogations suscitées par la disparition de la BA 102 dans un contexte européen plus que délicat.

En préambule, je rappelle que la base est intimement liée à une de nos installations les plus sensibles : le commandant de la BA 102 est également responsable au sein du CSMV (Centre spécial militaire de Valduc) de l’INBS (installation nucléaire de base secrète). Avec la disparition de la BA 102, qui va assumer cette responsabilité ?

Toujours concernant Valduc et la BA 102, je rappelle que dans le cadre du projet EPURE, le traité franco-britannique de novembre 2010 a entraîné une coopération entre le Royaume-Uni et la France dans la gestion des arsenaux nucléaires. A présent que les Britanniques ont choisi de quitter l’Union Européenne, quid des recherches prévues par le traité et de l’installation commune à Valduc où est modélisée la performance des têtes nucléaires et des équipements associés ? Quid du Centre de développement technologique commun au Royaume-Uni, soutien de ce projet ? Quid de la sécurité d’un chantier qui doit normalement s’achever en 2022 et de la sécurité des travaux qui doivent y être menés ?

Le 19 octobre 1917, l’Assemblée nationale et le Sénat installaient au Panthéon, « dont seule la coupole avait assez d’envergure pour abriter de telles ailes », une plaque au nom du « Capitaine Guynemer, symbole des aspirations et de l’enthousiasme de l’armée de la Nation ».

Cent ans plus tard, notre pays prouve son peu d’attachement à nos forces armées et aux héros qui ont fait notre histoire. L’on ne verra plus les chasseurs en porter le flambeau dans le ciel de notre département…

Les ailes de Guynemer sont définitivement coupées. Reste sa mémoire qui, je le sais, n’en finit pas d’être vivante dans le cœur de tous ceux qui ont vécu par et pour la BA 102.


Alain HOUPERT
Sénateur de la Côte-d’Or

 

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