Question n°22529 adressée à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé À publier le : 30/06/2016 Texte de la question : M. Alain Houpert attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les risques que fait peser le projet de réforme des études médicales de troisième cycle sur la prise en charge des patients allergiques. |
En effet, les allergies, véritables « maladies de civilisation », concernent aujourd’hui un Français sur trois, enfants et adultes, et la prise en charge des patients les plus sévères – entre 3 et 4 millions par an – par les allergologues reste aujourd’hui insuffisante : les délais d’attente pour consulter s’allongent régulièrement, entre trois et six mois, ce qui laisse le temps aux pathologies de se développer et de se complexifier. Face à ce constat, les allergologues lancent un cri d’alarme : ces médecins, généralistes ou spécialistes en pédiatrie, dermatologie ou pneumologie, ont suivi un diplôme d’études spécialisées complémentaires d’allergologie et immunologie clinique (DESC de type 2) après leur internat ou une formation continue en allergologie. Or le projet de réforme des études médicales de troisième cycle, attendu pour la rentrée 2017, prévoit la suppression de l’ensemble des diplômes d’études spécialisées complémentaires, ainsi que des capacités en formation continue. Pour traiter les allergies dans leur globalité ainsi que les allergies alimentaires et les allergies aux venins, une formation spécialisée transversale, évoquée en réponse à de précédentes questions écrites des parlementaires en avril 2015, ne paraît pas constituer une réponse appropriée à la mesure de cet enjeu sanitaire et économique que représente désormais la prise en charge des allergies : proposée comme une option pendant un semestre aux étudiants lors de leur internat, elle ne serait tout au plus qu’une sensibilisation au phénomène grandissant des allergies, sans déboucher sur une véritable formation diplômante, à même de répondre aux besoins des patients. La profession d’allergologue risque de disparaître dans les quinze ans à venir alors que le nombre d’allergiques ne cesse d’augmenter. C’est pourquoi il lui demande si elle envisage de renforcer la formation des allergologues par la création d’un diplôme d’études spécialisées d’allergologie. Il la remercie de sa réponse. |