Le calendrier législatif est parfois cruel. Prévue pour être votée de longue date, la PPL (Proposition de Loi) Constitutionnelle déposée par mes collègues Philippe Bas, Bruno Retailleau et Hervé Marseille, que j’ai co-signée, a été discutée lundi 19 octobre, soit trois jours après l’assassinat de Samuel PATY, professeur d’histoire-géographie, décapité par un islamiste radicalisé après un cours où il a montré, aux élèves volontaires seulement, des caricatures de Mahomet. Les auteurs de la PPL aurait pu en demander le retrait : bien au contraire, il nous a semblé essentiel de discuter publiquement de l’importance d’inscrire le mot de « laïcité » dans notre Constitution, le texte-étalon de notre République.
Certains nous ont reproché un opportunisme de mauvais aloi. Le Garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, a tenté de dénoncer un texte mal ficelé : mais ainsi que je lui ai fait remarquer en hémicycle, la seule chose qui le dérangeait vraiment était le retard du Gouvernement sur la question de l’Islamisme radical : « Le projet de loi du Gouvernement sur les séparatismes doit venir devant le Conseil des ministres en décembre. Pour les Français, c’est un peu tard. Ce n’est pas une honte que le Sénat soit en avance sur le Gouvernement. « Le peuple se réveille, les consciences se rassemblent » avez-vous dit. Rassemblons nos consciences !
Par 229 voix « pour » sur 229 votants (Une trentaine de sénateurs se sont abstenus), ce texte a été adopté. Il est désormais dans les mains de l’Assemblée Nationale qui devra prendre ses responsabilités face à ce texte historique pour notre Constitution et notre pays.