L’union nationale, un exemple pour Dijon

logo_tribunesC’est le vivre-ensemble pour tous qui doit nous guider dans le cadre de notre pacte républicain.

L’actuel président du Groupe socialiste au Sénat ne croit pas si bien dire et j’invite les parangons de l’union nationale, non seulement à la prôner, mais aussi et surtout à la mettre en pratique. Oui, les attentats terroristes de vendredi diffusent en une terrible onde de choc qui n’en finit plus, les pires horreurs de la condition humaine. Et dans ce contexte dramatique, alors que les Français nous réclament d’unir nos forces et nos talents, certains continuent pourtant d’abuser des petites ficelles de la politique pour tenter de mieux asseoir leur autorité.

Nous sommes en démocratie, c’est notre force commune, indomptable et irrépressible, fondée sur notre instinct de liberté, condition sine qua non de notre survie. Ce pouvoir du peuple, qui s’exprime par le libre choix de ses représentants élus et de ses gouvernants, c’est aussi le droit de ne pas être d’accord et le droit de pouvoir le dire. Ainsi, l’Union nationale, loin d’être cette pensée unique qui chemine sur les voies du totalitarisme, c’est l’expression la plus achevée de notre démocratie : quand l’ennemi est à l’intérieur, toutes les énergies doivent se mobiliser pour l’en extirper, vite et bien.Nous avons fait l’Union nationale à Versailles et à Paris, j’aimerais aussi qu’elle soit une réalité à Dijon. Certes, dans notre ville, les défis n’ont pas la même intensité dramatique, mais ils touchent le quotidien de la vie des Dijonnaises et des Dijonnais. Car dans notre capitale figée, vouée à se replier sur elle-même, faute de réelles perspectives de développement économique, le chômage mine le quotidien de nos concitoyens, angoissés par la hantise de sombrer dans l’exclusion et dans la pauvreté. Et nous savons combien le désespoir peut mener aux comportements les plus irrationnels. Or les exhortations à “la tendance baissière” du chômage ne se réaliseront pas par miracle si aucun effort n’est fait pour créer de nouveaux emplois… Certes, un cerveau reptilien peut avoir beaucoup de mal à accepter les objections, les remises en cause, les propositions qui dérangent ou tout simplement les questions et les critiques destinées à amender un projet, à remettre l’ouvrage sur le métier pour mieux le façonner, à rendre meilleur l’emploi des deniers publics. ‘J’aimerais rappeler que les citoyens, par le paiement de l’impôt, contribuent au fonctionnement de nos institutions. Ils ont par conséquent le droit de savoir ce que font leurs élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Dans une démocratie moderne et vivante, ouverte sur le monde, ceux-ci doivent pouvoir porter la voix de tous les électeurs : or à Dijon, tout semble organisé pour dissuader les plus tenaces de combattre.Sénateur de la Côte-d’Or, réélu le 28 septembre 2014 par les élus du département pour un deuxième mandat, je n’ai pu assister au Conseil municipal de lundi dernier, retenu l’après-midi par le Président de la République à Versailles et le soir, par le Président du Sénat à Paris. Mais je sais me tenir informé. Mes collègues de l’opposition ont eu à déplorer l’absence de vidéo-retransmission – dommage pour les Dijonnais – faute pour la municipalité d’avoir trouvé, dans les temps, une solution de remplacement de l’équipement du prestataire défaillant. Privés d’images, les Dijonnaises et les Dijonnais ont également été privés de débat. Certes, la loi confie aux maires le soin d’animer un conseil municipal, mais l’utilisation judicieuse des demandes de parole, y compris par les membres de l’opposition, est essentiel pour réunir le consensus sur des décisions qui engagent l’avenir et les finances communales. Je pense au projet de Cité de la gastronomie, au poids des emprunts toxiques, à l’engorgement de la LINO, à la déshérence du centre-ville… Or force est de constater qu’au conseil municipal de lundi dernier, si l’opposition a pu s’exprimer non sans difficultés, elle n’a pas reçu les réponses précises à ses questions, indispensables pour traiter les dossiers de manière approfondie. Le dialogue est source de richesses, de la confrontation des idées naît la dynamique de l’action : nul n’est détenteur de la vérité comme nul n’a – selon une formule consacrée -, le monopole du cœur. Mon cœur est à Dijon.Dijon a vocation à grandir : je suis de tout cœur avec celles et ceux qui veulent y contribuer. Alors rassemblons-nous, bâtissons à Dijon une force d’union à l’image de celle qu’a su bâtir la Nation. C’est tout le sens de ma démarche pour construire le Dijon de 2020.

Alain HOUPERT
Sénateur de la Côte-d’Or
Conseiller Municipal de Dijon.

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