Les 30 novembre et 1er décembre 1943, l’armée allemande procédait au démantèlement du groupe Tabou, près de Châtillon-sur-Seine. Onze maquisards ont été fusillés quelques semaines plus tard à Chaumont.
Le groupe Tabou est un des premiers camps de réfractaires à s’être créés dans le Châtillonnais, début 1943. Comme le maquis Valentin-Balzac, il présente la particularité d’avoir accueilli, dans ses rangs, des hommes de la région parisienne… et de la Haute-Marne. Roger Mugnier, né à Saint-Loup-sur-Aujon, et René Marmeuse, de Chaumont, faisaient ainsi partie de Tabou. Ce camp, initialement mis sur pied à Pothières, s’était porté à l’automne 1943 à Bouix. Mais le 30 novembre 1943, l’arrestation à Grancey-le-Château de quatre de ses hommes, dont Marmeuse, allait provoquer l’attaque, le lendemain, du maquis. Bilan : treize hommes capturés, dont cinq blessés. Il y eut une autre victime de l’opération allemande : Charles Leloup… en réalité un collaborateur français infilitré dans le maquis et qui a donc été touché par méprise.
Fils d’une artiste
Les captifs ont tous été emmenés à Chaumont, siège de la police de sécurité allemande qui a initié ce coup de filet. L’un d’eux était un aviateur américain, James Mac Grew, qui sera soigné puis interné en Allemagne. Un autre a été déclaré mort des suites de ses blessures le 2 décembre 1943 à Chaumont : il s’appelait Maurice Frank, né à Paris en 1923, fils d’une artiste dramatique d’origine hongroise.
Leurs onze camarades ont été emprisonnés au Val-Barizien. Des résistants chaumontais ont envisagé une action hardie pour les faire libérer. En vain. Condamnés à mort par le tribunal de la feldkommandantur 769, les maquisards bourguignons et haut-marnais ont été fusillés le 14 janvier 1944 sur le champ de tir de La Vendue, alors commune de Chamarandes.
Leurs noms : Marcel Bribant, le lieutenant Martin Dosse, Gaston Garnier, Gilbert Hézard, Maurice Marin, René Marmeuse, Eralde Mongiat, Roger Mugnier, Raymond Raillard, Roger Veaux et René Vendeuvre.