Hôpital, sécurité, emploi, crise énergétique : face à un Etat incapable d’assumer ses manquements et ses erreurs, le sénateur Républicain Alain Houpert sonne la charge. Il fustige, chez le pouvoir macronien, une trop grande capacité à sa cacher derrière la guerre quand ce n’est pas le Covid.
Qui de nous peut avoir oublié l’allure pateline de Jean Castex ou le sourire narquois d’Olivier Véran, alors ministre de la santé, les députés défilant sur les plateaux TV justifiant tout, même le pire, par une simple formule sémantiquement incorrecte et sans aucune signification : « En responsabilité ». Confinement, discrimination au passe sanitaire, vaccination sous contrainte, tous les actes les plus injustes ont pu être validés et justifiés par ce simple terme : « En responsabilité » parfois auréolé d’un « nous assumons ».
Mais alors, que s’est-il passé durant cet été ?
A l’issue de la crise Covid, le bilan est aisé : l’hôpital en détresse fait courir aux Français un risque majeur. L’éducation nationale fait face à une pénurie de vocations et de savoirs. Les policiers doivent s’opposer à une délinquance de plus en plus présente, les pompiers être acteurs de la lutte contre les aléas climatiques, sans les moyens adaptés. Pour les ménages français, la crise énergétique est une inconnue qui met en péril le pouvoir d’achat, l’inflation bat des records, tandis que la dette de la France est au plus haut, le commerce extérieur plonge de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Mais heureusement l’Europe vient d’uniformiser les chargeurs, certains tentent de philosopher sur le genre du barbecue, et le ministre de l’économie Bruno Le Maire voit, lui, un pays en pleine forme.
Mais il n’y a plus sur les plateaux TV de ministres ou de députés pour venir assumer. Car, le seul coupable c’est aujourd’hui : « La guerre en Ukraine ». Pourtant, ce n’est pas la guerre qui, en 2020 envoyait des CRS face aux soignants désabusés par la situation de l’hôpital. Ce n’est pas la guerre qui, en 2020, affirmait vouloir fermer les centrales nucléaires, finissant d’achever l’indépendance énergétique de notre pays porté par une technologie exemplaire en terme de respect de l’environnement. Ce n’est pas la guerre qui se refuse à entreprendre des réformes structurelles de l’éducation nationale en revenant à une instruction et une autorité fondamentales et en laissant les débats wokistes à l’éducation familiale.
Ce que le président de la République qualifiait de guerre en 2020 est aujourd’hui aux portes de l’Europe. Cette instrumentalisation de la peur, à défaut de savoir penser un idéal politique montre aujourd’hui les limites d’un pays administré par quelques bureaucrates dont le seul idéal est la rentabilité, oubliant toute la dimension humaine de l’exercice politique. Le meilleur exemple, sans doute, est illustré par la réforme des retraites qui ne repose sur aucune réalité économique ou sociale comme l’a expliqué le Conseil d’orientation des retraites mais qui demeure un cheval de bataille dont le véritable but est inconnu puisque celui qui nous est asséné est faux.
Après cinq ans de macronisme, la France est écorchée. Incapables de préserver le modèle français, les administrateurs du pouvoir nous entraînent, tels des malgré nous, vers un système déshumanisé qui ne gère plus rien d’autre que la pénurie en oubliant l’humain, instaurant la fin de l’abondance alors même que les Français, depuis des années, hurlent leur précarité.
Mais, plus personne n’est là pour user de cet élément de langage erroné : en responsabilité. L’inflation, c’est la guerre en Ukraine. L’hôpital, l’école, c’est le Covid. La crise énergétique, ce sont les entreprises qui ne font pas d’effort quand les véhicules ministériels tournent à vide dans la cour de Matignon. Ce sont aussi les propriétaires de piscines, les chômeurs, les utilisateurs de SUV, ce sont les travailleurs ruraux, qui, d’un coup de baguette magique sont passés d’habitants de déserts administratifs et médicaux à territoires privilégiés… Et comble du cynisme, Bruno Le Maire déclare ne pas savoir ce que sont les super-profits quand tant de pays européens ont été amenés à les taxer et que s’allonge inlassablement la liste des records de dividendes des entreprises françaises.
A l’aube de l’hiver qui approche, il n’y a donc plus dans ce pays aucun membre du gouvernement ou de la majorité prêt à assumer la responsabilité de la situation de la France. Et ce parce que pour une fois, ils font preuve d’une véritable lucidité : ils ne pourront être ceux qui vont résoudre les problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés. Mais ils persistent dans leur volonté de tout régenter, en niant le Parlement, en l’absence d’écoute des citoyens, dans le déni de la réalité et le rejet de toute opposition désormais assimilée à une expression non républicaine…
La majorité d’Emmanuel Macron s’est définitivement coupée du peuple français. Tout semble se jouer aujourd’hui comme si ce gouvernement ne se sentait déjà plus partie prenante de ce pays, tentant d’échapper, dans un dernier sursaut, à la faillite annoncée de mandats qui seront sans aucun doute dans l’histoire de la République ceux ayant ouvert les portes aux théories les plus antidémocratiques.