Lundi dernier, l’Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de loi de simplification, permettant, par simple décret, de prolonger après le 31 décembre 2025 la mission de service universel postal confiée à La Poste.
Alors que de nombreux concitoyens sont victimes de la fracture numérique et du recul des services publics dans les territoires, le service universel postal remplit une double mission de « cohésion sociale » et de « développement équilibré du territoire ».
Cet amendement est grave, en ce qu’il prive le Parlement d’un débat sérieux sur le rôle qu’est amené à jouer La Poste dans les prochaines années. Laisser la main au Gouvernement pour décider de l’avenir du service postal universel n’est pas acceptable, dans un moment où la voix des élus locaux doit être entendue.
Articulation entre la présence territoriale de La Poste et des maisons France Services, développement de l’accessibilité bancaire pour les ménages précaires, avenir du métier de facteur… Trop de questions demeurent en suspens.
Du fait de son poids dans le budget de l’Etat (1,4Md€), de son importance pour l’aménagement du territoire (près de 17 000 points de contact), de son rôle au service du maintien du lien social dans toutes les communes, l’avenir de La Poste est un sujet d’intérêt national qui mérite un débat de fond au Parlement.
Le Groupe Les Républicains du Sénat appelle le Gouvernement à engager le débat devant le Parlement avant toute prolongation de la mission de service universel postal. Il l’appelle également à reprendre les propositions, formulées par la commission des Affaires économiques dans un rapport de mars 2021 (rapport de Patrick CHAIZE, Pierre LOUAULT et Rémi CARDON).